Les Heures Musicales
Chapelle St Félix et Ste Régule
Concerts de viole et de clavicorde à la chapelle Saint Félix et Sainte Régule de Kientzheim par Stéphane Schweitzer. Tous les dimanches de l’été, Stéphane Schweitzer nous a enchanté avec des œuvres du 15ème, 16ème et 17ème jouées sur des instruments anciens (ou re-créés par l’artiste). Ces concerts nous ont permis de découvrir des auteurs méconnus dans le très beau cadre de la chapelle aux ex-voto de Kientzheim.
Stéphane Schweitzer partage le plaisir des notes
Depuis plusieurs semaines, Stéphane Schweitzer s’installe tous les dimanches à 16h à la chapelle Saint-Félix et Régule de Kientzheim. Et il y houe du clavicorde ou de la viole de gambe. Pour son plaisir et celui de ceux qui viennent l’écouter un temps.
On ne saurait faire plus atypique dans une carrière professionnelle. Après sa scolarité au lycée Bartholdi à Colmar, Stéphane Schweitzer, originaire de la vallée de Munster, est parti dans le monde de l’aéronautique à Montpellier et aux États-Unis. Bardé de plusieurs diplômes très pointus, il a travaillé comme instructeur de vol, c’est-à-dire qu’il formait les futurs pilotes de tous types d’avion, dont les gros Airbus et autres Boeing. Un travail fascinant et exigeant qu’il l’a contraint à mettre sa passion pour la musique entre parenthèses.
Gamin, il ne connaissait de la musique que l’orgue de son village. C’est d’ailleurs cet instrument qu’il a choisi à son inscription au Conservatoire de Colmar. Mais très vite, il ajouta le piano, le violon et la guitare qu’il a pratiqués assidûment pendant une dizaine d’années. C’est donc toute une jeunesse consacrée à la musique qu’il fallu ranger en raison d’un travail trop prenant.
L’objet d’un épanouissement personnel
Et puis, à 30 ans, il négocie un grand virage dans sa carrière. Stéphane arrête définitivement l’aviation et se cherche une nouvelle vie qui lui permettra de se consacrer à la musique. Il passe différents concours, réussit celui de La Poste et devient préposé à Hinteralspach, derrière Kaysersberg. L’aménagement de son nouvel emploi lui permet de passer bien plus de temps avec ses instruments, « deux à trois heures par jour ».
Au fond de lui, il a mûri et c’est avec une nouvelle sensibilité qu’il aborde la musique qui devient l’objet d’un épanouissement personnel. Naît en lui le besoin d’essayer d’autres instruments qui éclairent mieux son attrait pour les partitions baroques. De plus en plus, il se tourne vers des instruments plus intimistes qui portent à l’introspection. Maîtrisant le clavecin, il décide de construire une épinette, achetée en kit. Il se pique au jeu, au rythme d’un instrument par an : un clavicorde, une deuxième épinette, plus perfectionnée, une octavine (un mini-clavecin) et enfin un vrai clavecin, avec l’aide d’un facteur claveciniste. Tout jeune, il avait fait un stage chez un facteur d’orgue.
Et puis lui vient cette idée de rencontres avec le public. Ainsi naissent « Les Heures musicales de Félix et Régule ». Les sons qu’il tire de ses instruments sont de petits fils de soie éthérée, parfois à peine perceptibles, et que l’acoustique parfaite des lieux sublime. Une musique qui parle à l’âme du musicien et de l’auditeur. Émouvante de beauté. Il suffit de fermer les yeux, de laisser couler la petite pluie de notes et d’écouter ce que disent Bach, Marin Marais et tous les autres compagnons de Stéphane Schweitzer.
Dans son désir de toujours progresser, il aimerait à présent rencontrer une personne jouant de la guitare baroque pour un duo.
Stéphane Schweitzer vit sa musique à fleur de peau. Tous les lundis il se rend à la Schola Cantorum de Bâle pour un cours de perfectionnement avec un grand maître de viole de gambe. En guise de loisirs, il tient l’orgue de Turckheim pour les offices religieux et les concerts, mais aussi par intermittence celui d’autres églises et il se réjouit de la naissance des Amis de l’Orgue de Kientzheim, association présidée par Hervé This, en vue de la restauration de ce chef-d’œuvre signé Valentin Rinkenbach.