1846 : La municipalité met en concurrence 3 facteurs d’orgue pour le nouvel orgue de Kientzheim : le 15 mars, Valentin Rinkenbach proposa un devis pour 9.347 Francs.
C’est cette offre qui fut retenue par la commune de Kientzheim et qui servit de base au marché signé le lendemain, 16 mars 1846
C’est en 1846 que la municipalité jugea l’orgue Cräner de l’église Notre-Dame-des-sept-douleurs, démodé et décida de le remplacer par un nouvel instrument. Trois facteurs furent mis en concurrence, Joseph Callinet, son frère Claude-Ignace et Valentin Rinkenbach.
Valentin Rinkenbach remporta le marché le 16 mars 1846.
L’orgue fut achevé le 6 octobre 1847 ; Les deux organistes en charge de la réception louèrent les “jeux généralement bien conditionnés, parfaitement bien accordés et d’une harmonie douce et tranchante”.
L’histoire de l’instrument durant la première moitié du XXème siècle est assez ténébreuse. Les tuyaux de façade en étain (144,5 kg) furent réquisitionnés par l’administration allemande le 26 mai 1917 et remplacés ultérieurement en zinc. L’orgue subit alors des transformations : le positif de dos fut vidé de ces tuyaux, qui furent remontés dans un récit expressif avec traction pneumatique, et l’étendue de la pédale fut portée de 18 à 27 notes. Quelques jeux neufs apparurent au récit, une Montre-Violon remplaçant la Montre 4, une Voix céleste 8 ainsi qu’un Cromorne qui proviendrait de l’église de pèlerinage (1818).
L’orgue ne fut pas non plus épargné par la Seconde guerre mondiale. Les dommages de guerre furent provisoirement réparés en 1947 par Alfred Berger, qui remit en état la traction pneumatique du récit et dut remplacer quatre tuyaux du Dolce 4 et dix-huit tuyaux du Violoncelle 8. Mais ces travaux ne furent guère durables.
C’est en 1955 que l’entreprise Schwendekel fut mandaté pour établir un devis de restauration de l’orgue. L’entreprise envoya le 28 décembre 1955 un devis proposant l’électrification de la traction des notes, ainsi que l’ajout d’un sommier complémentaire pour porter l’étendue de la pédale de 27 à 32 notes, l’ajout d’un réservoir secondaire à charge flottante, des changements de jeux recommandés par l’abbé Rosenblatt.
Le 24 juillet 1957, le conseil municipal décida d’entreprendre les travaux proposés. Aux travaux prévus en 1955 on rajouta la livraison d’une console électrique indépendante avec un tirage électro- pneumatique. Lors du démontage de l’instrument qui débuta le 21 avril 1958, on trouva des tuyaux en bois vermoulu. Dans un nouvel avenant du 24 mai 1958, Schwenkedel proposa de remplacer ces 41 tuyaux de bois (C-Ds de Montre 8, C-cs de Bourdon 16, C-H de Bourdon 8 du grand-orgue, C-F de Bourdon 8 du positif et C-E de Flûte 4 de pédale). Les travaux furent achevés en mai 1959 et réceptionnés par l’abbé Gérédis. L’inauguration eu lieu le 7 juin 1959, avec la participation de l’abbé Rosenblatt, qui joua des œuvres de Purcell, Bach, et Händel.
Schwenkedel continua à entretenir l’instrument durant les années soixante. Lors de la visite de juin 1965, il constata que le sommier de récit était fendu, en raison de l’emplacement du ventilateur électrique au grenier, qui envoyait de l’air trop sec dans l’instrument en été.
Mais c’est en février 1972 que les travaux de changement et de déplacement du ventilateur furent réalisés. A cette occasion, un trémolo fut ajouté à la demande de l’organiste Utard et les pleins-jeux et les principaux du grand-orgue furent réharmonisés.
Depuis près de cinquante ans, l’instrument n’a plus fait l’objet d’une autre intervention de facteur d’orgues que son entretien.
Le buffet a été inscrit à l’inventaire des Monuments historiques par arrêté du 21 septembre 1982, après avis favorable de la commission supérieure des Monuments Historiques du 8 février 1982.
Le 13 février 2017, constatant les graves dysfonctionnements de l’orgue, une association, l’Association des Amis des Orgues de Kientzheim (AAOK) fut créée. Cette association a pour objet la promotion et la sauvegarde des orgues de Kientzheim.
A cet effet elle prit l’attache de Monsieur Christian Lutz, conseiller technique pour les orgues auprès des Monuments historiques qui rendit une étude préalable en février 2018. Dans cette étude, Monsieur Lutz confirme le mauvais état sanitaire de l’instrument mais il déclare : « De tous les instruments construits par Valentin Rinkenbach, entre son retour définitif à Ammerschwihr vers 1826 et son décès en 1862, celui qu’il posa en 1847 à Kientzheim est assurément son chef-d’œuvre ».
Eu égard à la valeur patrimoniale et instrumentale de l’orgue, il a donc été décidé, en accord avec la municipalité, de demander le classement de l’orgue.
La Commission nationale du patrimoine et de l’architecture a considéré que la conservation de l’orgue présentait « au point de vue de l’histoire et de l’art, un intérêt public en tant que témoin de l’évolution de la facture instrumentale du 19ème siècle« .
A ce titre, l’orgue de tribune du facteur Valentin Rinkenbach et son buffet, ont été classés le 26 décembre 2019 au titre des monuments historiques (arrêté ministériel n°2019-1226-10).
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L’Association des Amis des Orgues Valentin Rinkenbach de Kientzheim porte le projet de rénovation et d’entretien des orgues de l’Eglise Notre-Dame des Sept Douleurs de la ville de Kientzheim (Kaysersberg Vignoble).
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